Troisième épisode de ce roman vrai de la Révolution française que Margerit a conçu au rebours des habitudes du roman historique : en obligeant ses personnages de fiction à ne vivre que selon la stricte exactitude de l'Histoire... Cet ouvrage, unique en notre littérature, avait été couronné à sa sortie en 1963 par le Grand Prix du Roman de l'Académie française.
A l'issue des deux premiers tomes de cette vaste fresque, le lecteur avait laissé son monde dans le désarroi. Claude Mounier, député à la Convection, constate avec effroi que ses scrupules ne sont plus de saison : ses amis Montagnards dénoncent le langage de la modération, désormais tenu pour suspect. Bernard Delmay, lui, devenu chef d'état-major de Jourdan, s'expose à Fleurus au nom d'un idéal qui se trouve dramatiquement contredit dans les faits. Seule Lise, au cœur de la tourmente, parvient à concilier les vues de la sagesse et les élans du cœur...
A la Convention cependant, les amis d'hier s'entre-déchirent. Danton a beau défier le « vent d'acier » qui fait voler les têtes, il se retrouve à son tour sur l'échafaud... et ses juges l'y suivront, comme il l'avait prédit...