« Léon est un homme de grande taille, au teint bistré, un peu gras (bouffi, disent les mauvaises langues). Il marche en se dandinant et monte à cheval en amazone à cause des ulcères de son cul. » C’est ainsi que Peppe, nain bossu et chambellan de Sa Majesté, présente dans ses mémoires sulfureux son maître bien-aimé, le pape Léon X. Ce prince de l’Église, qui protégea Raphaël et Michel-Ange mais condamna Luther, courait aussi les ruelles pour lever des michetons. Autant dire que les hommages rendus n’obéissaient pas, loin s’en faut, à ce que l’histoire officielle vanta de la Renaissance italienne. Léon était certes un ami des arts, mais aussi un être de chair – et de quelle trempe ! – dont le désir, dans sa grande sagesse, n’était autre, en attendant mieux, que d’atteindre le ciel sur terre…