Le fossé se creuse entre Lou, Américaine indépendante d’esprit, et son freluquet de mari, Lord Carrington. Lou et sa mère – la maîtresse femme Mrs Witt – portent un regard peu amène sur le jeune élégant comme sur ses amis superficiels. Leur compagnie devient plus insupportable encore quand, un peu par ennui, un peu par défi, Lou fait l’acquisition d’un tempétueux étalon nommé St Mawr. Face à la robe sombre et à la puissance virile du cheval, à l’énigmatique simplicité du palefrenier, Carrington paraît toujours plus fade. Et le jour où le jeune lord, renversé et blessé par St Mawr, décide de s’en débarrasser, Lou doit choisir entre ses deux « mâles ».
L’Étalon (1925) est considéré par les Anglo-saxons comme le chef-d’œuvre de Lawrence dans le domaine des short novels. Dans cette peinture sans concession de l’Angleterre pudibonde et hypocrite, des femmes fortes interrogent l’identité masculine, et l’érotisme affleure à chaque page.
David Herbert Lawrence (1895-1930) fit de la sensualité le fondement de sa philosophie de vie, auréolant son œuvre d’un parfum de scandale. Poursuivi par la haine de ses compatriotes bien-pensants, l’auteur de L’Amant de Lady Chatterley (1928) chercha refuge à l’étranger.